Conseil exécutif – décembre 2018

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Réunion du Conseil exécutif

Paris le 1er décembre 2018
Résumé

A la suite de la décision prise lors de l’Assemblée générale de Pistoïa en novembre 2017, la réunion du Conseil exécutif de la SEC s’est tenue à Paris le samedi 1er décembre.

La réunion a été précédée le matin d’un débat sur le thème de la marchandisation de l’art et de la culture.

Ce sujet  a été traité au cours d’un dialogue mené alternativement par Mme Louise Robin  Historienne de l’art, chargée de Cours à l’Université de Rennes et M.Dominique Sagot-Duvauroux Professeur d’économie à l’Université d’Angers.

Brièvement résumée, il ressort de cette riche conférence les quelques conclusions suivantes :

Première constatation : l’art a toujours été lié au pouvoir religieux, politique ou économique et s’est soit inscrit dans un contexte institutionnel (religieux ou académique) soit s’est libéré par le marché  encore que les deux modèles aient  pu cohabiter.

L’art a  aussi  occupé plusieurs fonctions, celle de médiateur entre l’homme et Dieu, d’élément de décoration des édifices, de glorificateur du pouvoir, de briseur des conventions (les avant-gardes) ou comme aujourd’hui de facteur de développement économique (les villes créatives).

Au cours de l’histoire, l’art s’est progressivement laïcisé, a conquis son autonomie de production ou au contraire s’est lié à des commanditaires (les artistes pensionnés par les rois, les princes). Pendant la période médiévale l’artiste exerçait généralement son métier  dans un petit atelier à la fois de production, d’exposition et de formation.

Vers le Renaissance certains Etats, France, Italie ont créé des Académies  qui ont ouvert des salons pour un public averti. Des marchands de tableaux (Gersaint en France au XVIIIème siècle), des galeristes sont devenus des intermédiaires obligés. L’art a été pensé, une critique savante  s’est développée.

Certains artistes, le Titien, Rubens, Poussin par exemple sont devenus, dans une certaine mesure, des entrepreneurs entourés de collaborateurs.

Dans une période globalisée, financiarisée comme aujourd’hui celle des artistes contemporains, il n’est pas surprenant que l‘approche de l’art de certains  soit si singulière ;pour eux et leurs impresarios l’œuvre d’art est avant tout une marchandise,  un ersatz d’œuvre d’art, promu par le sensationnel même du plus mauvais goût et porté par la spéculation.

Ce commerce presque scandaleux ne toucherait que 2 % des artistes mais les sommes en jeu sont considérables. A coté de ces quelques vedettes coexistent des milliers d’artistes dont la situation et l’avenir est très précaire quelque soit leur talent. Or le medias accordent toute leur attention  à ces événements. Cette évolution est perverse. L’art risque d’y perdre son sens  alors que la beauté pouvait et peut encore  sauver le monde. Les hommes et femmes de culture doivent demeurer vigilants à cet égard.

Réunion du conseil exécutif

La réunion proprement dite  du Conseil exécutif s’est tenue  l’après midi de 14h à 16h30. Les décès au cours de l’année de Dominique Leroy Président honoraire du Centre français  et de Giuseppe Gallazo Vice Président de la SEC et Directeur de la revue Comprendre, sont évoqués et il leur est rendu hommage.

Selon la  Secrétaire Générale Cosima Campagnolo la situation du secrétariat international s’est plutôt encore détériorée. Il n’y a pas de locaux adaptés ni de moyens pour en assurer le fonctionnement normal et ceci depuis trois ans. Il est envisagé, à des fins conservatoires, de verser à l’Institut européen de Florence des archives supplémentaires.

Le Président Umberto Margiotta informe le Conseil que la Fondation Collodi qui avait conçu un grand projet dans lequel s’inscrivait l’installation de la SEC ne dispose pas actuellement des financements nécessaires. En conséquence le Président estime opportun, sans plus attendre,  que la SEC reprenne son autonomie. Il faut rechercher de nouveau des « sponsors » et les centres nationaux sont appelés à proposer des projets. Les montants financiers nécessaires à réunir pour relancer la SEC sont élevés de 50.000 à 100.000 euros.

La création de chaires de la politique de la culture demeure certainement une initiative à même de répondre à un besoin (celui de créer des écoles de formation des élites européennes et d’en obtenir des ressources). Mais la réussite de ce type de projet est difficile à concevoir.

Le prochain numéro de la Revue Comprendre sera bientôt en ligne. Au cours de l‘année prochaine trois Classiques de la politique de la culture devraient être publiés portant entre autres sur Umberto Campagnolo et  Benjamin Constant. Ces petits volumes comprendraient 90 pages d’un texte de l’auteur même, précédé d’une introduction pour replacer l’œuvre dans le contexte actuel d’une politique de la culture.

La prochaine Assemblée générale devrait se tenir début novembre 2019 à Athènes ou Rome. Le thème proposé serait  le concept de souveraineté nationale et régionale à la lumière des exigences du renforcement de l’unité européenne.

Une prochaine  lettre circulaire en ce sens sera adressée aux Centres nationaux, fin 2018 début 2019.

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