Résolution finale
votée à l’unanimité par la
6ème Assemblée générale ordinaire
Venise
du 30 septembre au 3 octobre 1956
La VIe Assemblée générale ordinaire de la Société Européenne de Culture s’est réunie à Venise du 30 septembre au 3 octobre 1956.
L’Assemblée a pris connaissance du rapport du Secrétaire général, M. Umberto Campagnolo, sur l’importance de la culture dans l’évolution de la crise mondiale, des communications présentées par M. Cecil Sprigge sur «Le rôle des hommes de culture dans le Risorgimento», par MM. Claude Roy, Jean-Jacques Mayoux et Jean Amrouche sur «Culture et Colonialisme», enfin par M. Ilya Ehrenbourg sur «Certains aspects de la culture en U.R.S.S.».
L’examen du rapport et des communications a donné lieu à des débats animés en conclusion desquels, en sa dernière séance, tenue en l’Aula Magna de l’Université de Padoue, l’Assemblée a adopté à l’unanimité la déclaration suivante :
La culture ne se borne pas à la capitalisation, à la conservation et à la transmission d’un patrimoine de valeurs traditionnelles, si précieuses soient-elles ; elle consiste essentiellement dans le processus créateur de valeurs nouvelles. La culture n’est pas l’apanage de minorités privilégiées, mais le bien indivis et l’œuvre commune qui résulte de l’effort de tous et de chacun pour exprimer et inscrire dans les faits les aspirations et les besoins profonds de tous les hommes ; et toute entrave, de quelque nature qu’elle soit, opposée au droit des peuples à s’émanciper et à développer librement leur propre culture constitue un danger pour le développement de la civilisation universelle.
En conséquence, la Société Européenne de Culture lance un appel aux hommes de culture de tous les pays et leur demande de prendre plus clairement conscience de leur solidarité et de leurs responsabilités politiques et sociales. Elle leur demande de redoubler de vigilance et d’efforts pour établir, par un dialogue ouvert et confiant, une coopération de plus en plus étroite entre tous les peuples.
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