Assemblée générale – octobre 1980

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Assemblée du trentenaire

déclaration finale de la

15 ème Assemblée générale

Venise
du 5 au 8 octobre 1980

A l’occasion du XXXe anniversaire de sa fondation, la Société Européenne de Culture s’est réunie à Venise du 5 au 8 octobre 1980. Le thème général, Politique de la culture hier et aujourd’hui, a donné lieu à une vaste rétrospective qui a trouvé sa synthèse dans le rapport de M. Mayoux et son illustration dans l’exposition documentaire Une politique pour la paix.

Les travaux de l’Assemblée se sont ensuite concentrés sur trois sujets :

– «L’impératif de la solidarité dans un monde rétréci et menacé», introduit suivant la perspective scientifique par le Président, M. Adriano Buzzati-Traverso, suivant la perspective morale par le Vice-président, M. J. Robert Nelson et suivant la perspective économique par le Vice-président, M. Angelos Angelopoulos ;

– «Pouvoir et culture», introduit par M. Norberto Bobbio, directeur de « Comprendre », MM. Günther Küchenhoff, Philippe Muller et Gian Paolo Prandstraller ;

– «Crise des idéologies et politique de la culture», introduit par MM. Jean Morand et Adam Schaff.

Ayant ainsi procédé à l’analyse des conditions présentes de la culture, comme les statuts lui en font l’obligation, l’Assemblée générale est parvenue aux conclusions suivantes :

La S.E.C. s’est réunie dans des circonstances qui confèrent une importance particulière à cette rencontre d’hommes de culture conscients de leur responsabilité, décidés à promouvoir le dialogue, à s’opposer à la violence, à poursuivre le projet d’une paix qui n’aurait pas la guerre pour alternative.

Le spectre d’une guerre nucléaire hante à nouveau l’humanité ; en Europe la guerre froide se révèle plus dangereuse qu’il y a trente ans ; au lieu de mener à la réduction réciproque des armements (fusées et autres), l’équilibre de la terreur entraîne une incessante fuite en avant, inéluctable dans la logique des rapports entre États souverains. Plusieurs foyers dangereux (notamment l’Afghanistan, l’Iran et Chypre), constituent des menaces générales.

Par ailleurs, le déséquilibre Nord-Sud, entre la minorité nantie de l’humanité et l’immense majorité dépourvue contient, en soi, le risque du déchaînement des désespérés.

Le développement de la science et des technologies modernes a conduit l’homme à modifier et à mettre en danger les ressources de son habitat, la planète.

Enfin la crise des grandes idéologies a pour corollaire une sorte de fragmentation de la conscience politique et laisse un vide pour la force brute et brutale qui se manifeste dans la recrudescence inquiétante d’actes de violence et de terrorisme, racistes et autres.

Devant cette situation (dont l’Assemblée a débattu dans un esprit qui est celui de la Société, qui n’est pas celui de la politique ordinaire, et où Umberto Campagnolo a été souvent évoqué) les objectifs de la S.E.C. apparaissent plus justifiés que jamais. Une prise de conscience éthique de la solidarité objective des hommes doit inspirer la politique de la culture, qui, au-delà des symptômes, vise les raisons profondes de la crise.

La S.E.C. réunit des témoins des grands courants de pensée qui font et qui sont la culture d’aujourd’hui ; il ne lui appartient pas de proposer des solutions politiques, ni d’établir des programmes d’action. Interprète de l’aspiration des peuples à la paix, elle se veut un point de rassemblement de tous ceux qui croient en la responsabilité de la culture, créatrice de solutions dont dépend l’avenir de l’humanité.

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