Assemblée générale – avril 1991

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Assemblée du 40 ème Anniversaire 

20 ème Assemblée générale

Padoue
du 19 au 21 avril 1991

La Société Européenne de Culture a marqué le quarantième anniversaire de sa constitution formelle en soutenant un débat sur le thème : Raison d’État et raison de l’homme à la fin du XXe siècle. Organisé en collaboration avec l’Université de Padoue, ce débat s’est déroulé dans cette ville du 19 au 21 avril 1991.

Pour s’interroger sur le poids respectif de ces deux termes en tension, raison d’État et raison de l’homme, dans la réalité actuelle, il est apparu qu’il y avait à distinguer plusieurs plans (celui des institutions, celui de la politique, celui de l’opinion publique) où la question pouvait ne pas recevoir les mêmes réponses, ce décalage étant symptomatique d’une mutation en cours. Le grand dessein indiqué par le fondateur de la Société, alors que le sujet était abordé en pleine guerre froide, sous la menace de destruction atomique, est toujours devant nous : faire coïncider la raison de l’homme et la raison d’Etat. Mais cela à partir d’une situation qui se caractérise par sa fluidité et sa complexité, qui a connu, surtout ces dernières années, des changements révolutionnaires allant dans le sens de cet objectif lointain : la nouvelle collaboration entre les superpuissances, l’ouverture à la démocratie et au pluralisme à l’Est de l’Europe, l’Allemagne réunifiée (avec un rôle possible de pont entre les deux parties de l’Europe), la multiplication et l’action intensifiée des institutions internationales, l’entrée en scène d’organismes transnationaux.

Devant pareilles données, des défis nouveaux se dessinent, lesquels regardent la politique de la culture. Du présent débat, que la Société va garder ouvert, plusieurs ordres de problèmes se sont dégagés :

  • en matière de dialogue, la poursuite du dialogue intra-européen ; le maintien ou la recherche, urgents, du dialogue à l’intérieur d’un même pays, où les éléments de désagrégation et de morcellement (tels les excès dans les revendications nationalistes ou, au contraire, le refus d’ouverture pour les droits des peuples et des minorités) représentent un potentiel de nouveaux conflits ; la nécessité de sortir du cadre européen pour chercher le dialogue difficile avec les autres civilisations, notamment avec le monde islamique ; la reprise inlassable d’un effort général devant la constatation de la précarité de l’équilibre entre les deux raisons, comme viennent de le prouver la crise et les hostilités du Golfe persique ;
  • l’attention aux droits et aux devoirs des individus vis-à-vis de la raison d’État à l’intérieur des pays ; et encore vis-à-vis des conditions inédites que comporte la révolution post-industrielle ;
  • l’urgence d’affronter à l’échelle d’une solidarité globale effective, mais non assumée comme elle l’exigerait, le scandale des déséquilibres économiques mondiaux.

En conclusion de ses travaux, l’Assemblée a rendu hommage aux lauréats du Prix de la S.E.C., Prix de politique de la culture. Celui-ci a été attribué, pour l’année 1989, au grand homme de culture qui a su conduire sans violence son Pays à la liberté : Vaclav Havel. Pour l’année 1990, année du quarantième anniversaire de sa fondation, la Société a honoré la mémoire de celui qui continue de l’inspirer dans sa marche avec le temps : Umberto Campagnolo.

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